Vénérable Marcellino de Capradosso OFMCap
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Le 7 novembre 2017, l’Ordinariat des cardinaux et évêques de la Congrégation pour la Cause des saints a donné un avis positif pour la reconnaissance d’héroïcité des vertus du Serviteur de Dieu Marcellino de Capradosso (1873-1909), profès de la province picénienne (Ascoli Piceno, dans les Marches). Une cause introduite il y a près de 70 ans!
En fait, le procès ordinaire sur la réputation de sainteté du nouveau vénérable fut introduit le 29 juillet 1948 à la Curie diocésaine de Fermo et c’est conclu le 30 novembre 1954. Les actes de ce procès furent consignés à la Sacrée Congrégation des rites le 30 janvier 1956. Selon la procédure habituelle à l’époque, le Relateur de la cause fut nommé le 29 novembre 1957 et, par la suite, soit le 24 novembre 1959 il y eut émission du votum super scriptis. Le 19 février 1971, la Chancellerie de la Congrégation consigna la Copia Pubblica. À la suite des normes édictées par le bienheureux Paul VI, en 1965 et, par la suite, par saint Jean-Paul II, tout le processus dû être mis à jour. Une fois le supplément d’enquête historique rédigé, la Congrégation pour la cause de saints émit, le 13 janvier 1955, le décret de validité juridique du procès.
Le 7 juillet 1998, la Positio super Vita Virtutibus et Fama sanctitatis fut présentée à la Congrégation de la cause des saints pour suivre la procédure canonique habituelle. Il y eut discussion sur la Positio par les Consulteurs historiques le 16 avril 2012 et, après avoir remis la documentation demandée par la Congrégation pour la cause des saints, les Consulteurs théologiques se prononcèrent le 28 février 2017.
Le 8 novembre 2017, le Saint-Père François a autorisé la promulgation du décret.
Giovanni Maoloni, notre Marcellino de Capradosso, nait le 22 septembre 1873 à Villa Sambuco de Castel di Lama (Ascoli Piceno) de Pasquale Maoloni et Serafina Caioni, quatrième de six enfants. Pour cause de travail, la famille déménagea peu après sa naissance à Capradosso.
Parce que la famille était modeste au point de vue financier, Giovanni ne peut aller à l’école, ses bras étant trop précieux dans les champs; il apprit par lui-même à lire et écrire. Son curé, don Giovanni Michelessi, lui servit de guide spirituel reconnaissant en lui un jeune homme au cœur généreux et pur.
Comme tous les jeunes de son âge, Giovanni pensait fonder une famille, mais l’appel de la vie religieuse monta fortement en lui. Son père, désormais âgé et affaibli, lui conseilla d’attendre jusqu’à ce que son jeune frère Emidio puisse prendre sa place dans les travaux agricoles et comme soutien de famille. Giovanni acquiesça au désir de son père et attendit trois ans avant de répondre à cet appel.
C’est finalement le 6 avril 1902 que Giovanni, âgé de 28 ans, puis répondre à sa vocation en allant, de nuit, au couvent des capucins d’Ascoli Piceno. Son frère ainé, Vicenzo, l’y rejoignit déterminé à le dissuader de réaliser son projet, usant même de violence, et non seulement verbale. Giovanni se laissa frapper sans rien dire; dix jours plus tard, il commença le noviciat à Fossombrone. Il reçut alors son nom de frère Marcellino de Capradosso.
Après une formation difficile et intense (de cette époque datent ses luttent contre le démon et les visions mariales qui firent chez les supérieurs le trouvèrent bizarre), il émit la profession simple le 27 avril 1903. À la fin du noviciat, frère Marcellino était un homme mûr de 30 ans, entraîné à la vertu et à la prière, de grands dons humains, grand travailleur, toujours prêt à l’obéissance, n’ayant pas peur de faire pénitence, discipline incluse, toujours présent à l’office. IL fut envoyé au couvent de Fermo; là se trouvait une fraternité pour la formation.
Il ne reçut pas une obédience en particulier, mais comme il est habituel aux frères laïques néo-profès, il reçut différentes charges : aide-cuisinier; inexpérimenté, il ne fut pas à la hauteur de la tâche. Comme jardinier, ces années de travail agricole lui furent utiles et il réussit bien. Enfin, il faut aussi infirmier; là, il était avisé et charitable envers les malades.
Jugé mature dans sa vocation et très vertueux, il fut chargé de la quête. Ce qui lui occasionna de longues absences du couvent, dormant et mangeant chez les familles qui l’accueillaient ou dans les presbytères. Il jeunait jusqu’en après-midi afin de pouvoir recevoir l’eucharistie et, quand il rencontrait les gens, il avait pour eux toujours de bons mots.
Il était reconnu par son sac, qu’il portait en bandoulière; un sac qui ouvrait les portes et les cœurs. Petit à petit, la réputation de son excellente vie religieuse se propagea, accompagnée par de petits signes extraordinaires typiques dans la tradition des florilèges franciscains. Fèves pourries qui retrouvaient un bel aspect, des tonneaux vides qui laissaient couler du vin ou bien un tonneau très pesant qu’il put transporter seul.
Il allait tant chez les pauvres que chez les riches, demandant l’aumône pour l’amour de Dieu pour ses frères, faisant en échange la charité spirituelle, puisque de ce qui ne se mérite pas le besoin est plus criant. Ses quêtes furent des tournées d’évangélisation du monde rural, qu’il connaissait très bien, puisqu’il en était issu.
Parmi les moments les plus forts et signifiants de la vie simple et tranquille de frère Marcellino fut l’aide qu’il apporta à un jeune confrère prêtre, Serafino de Pollenza, gravement atteint de tuberculose. Pendant environ six mois, il l’assista dans ses nécessités matérielles et spirituelles. Il le réconforta avec des paroles de foi et de charité, donnant ainsi libre cours à son penchant naturel pour soulager la souffrance de l’autre, comme les siens faisaient sans se fatiguer.
Quand il eut terminé son service auprès du malade, il demanda d’aller en mission au Brésil. Mais en peu de temps, le serviteur de Dieu tomba malade, probablement contaminé, d’une péritonite tuberculeuse.
Le 24 août 1908, il entre à l’hôpital Umberto I de Fermo où il subit sans chloroforme une intervention chirurgicale qui le laissa avec une plaie ouverte permettant au pus de couler. Ses souffrances furent grandes, acceptées par le serviteur de Dieu sans se lamenter, avec joie, souriant, se proclamant l’homme le plus heureux du monde dans un serein abandon à Jésus. Les deux derniers mois, ne pouvant plus tenir sur pieds, il resta alité, priant continuellement et en s’offrant comme sacrifice de lui-même, et plein de reconnaissance pour tous les petits services reçus.
Ayant quitté l’hôpital, il mourut au convent le 26 février 1909, après avoir reçu l’onction des malades et le viatique. La maladie fut vécue par le vénérable serviteur de Dieu pour l’amour du Christ, voyant déjà la gloire du paradis.